Conseil d'orientation - compte-rendu

Résumé des échanges lors des 4 premières réunion préparatoire du Conseil d’orientation.

L’année 2016 sera principalement axée sur notre analyse partagée du territoire de l’entité. Celle-ci aura comme socle l’analyse partagée menée sur la Basse-Sambre et une cartographie que nous avons imaginé comme un plan de métro où les acteurs socioculturels sont les stations et certains grands axes du décret, les lignes. Nous comptons ainsi donner une place à tout un chacun, en rapport avec la philosophie du décret et une clef pour l’aborder.
A ce jour, nous avons pris le rythme d’une réunion par mois depuis février. Celles-ci se déroulent alternativement au CC et chez les différents acteurs participant aux réunions, une en journée et l’autre en soirée afin qu’un maximum des participants professionnels ou simples citoyens puissent y participer.
Les invités à la première réunion étaient : les membres du Bureau du CC, les membres de l’équipe, le PCS, le CPAS, l’AMO, les CEC Martinrou et Circomédie, la bibliothèque, des mouvements d’éducation permanente, la Maison africaine, Home pour personnes âgées, des représentants de la commission jeunesse et quelques personnes privées faisant partie pour la plupart, du Collectif citoyen Soviet Bloem, pour un total d'environ 30 personnes. Nous sommes encore à la recherche de représentants de l’enseignement motivés à participer.
Nous laissons la possibilité à tous de nous rejoindre en cours de processus.
Nous avons déjà tenu 4 réunions, la cinquième est prévue pour le 22 juin et un Conseil d'administration est prévu le 14 septembre afin de désigner les membres du Conseil d’orientation.
 
Réflexions du groupe du futur Conseil d’orientation

Lors de la première entrevue du 25 février que nous pouvons qualifier de réunion page blanche, nous avons abordé la philosophie du décret et la définition du droit culturel.
Lors de nos débats, une question s’est posée : « La culture c’est quoi pour vous ?»
Les mots clefs ressortis du débat qui a suivi ont été :
Culture populaire
Histoire
Partage
La(les) culture(s)
Découverte
Mélange
Esprit créatif
Origine

Nous avons ensuite abordé le concept d’analyse partagée en expliquant le travail fait au sein du Collectif Basse-Sambre, plus particulièrement, en reprenant les enseignements tirés de la formation suivie avec Majo Hansotte et également en partant de notre plan de métro (cartographie), fruit d’un travail de l’équipe.
Il en est ressorti que nous avions oublié d’y mentionner l’Académie de Musique et des Arts parlés.
Nous avons également constaté que l’entité était assez bien couverte d’un point de vue socioculturel sauf pour la jeunesse (adolescents).
 
 
Il a été proposé de partager un certain nombre de documents pouvant aider les personnes à approfondir leur connaissance du nouveau décret, les cahiers 1 et 2 notamment.
Dans le souci d'apporter un aspect plus concret, on m’a proposé d'inviter la fois suivante, Bernard Michel, Directeur du CC de Fosses-la-Ville, un des premiers à avoir effectué le processus complet de reconnaissance. 
Une discussion très ouverte a suivi et terminé cette première entrevue. 
 
La seconde entrevue a donc été en grande partie consacrée à un exposé de Bernard sur son expérience et celle de son équipe quant au processus de reconnaissance, suivi d’un long temps de questions/réponses qui a permis de concrétiser la manière d’aborder l’analyse partagée.
Nous avons fait un retour sur les documents qui avaient été envoyés.
Nous avons également abordé les premières pistes pour l’analyse partagée en se posant la question des publics.
Il en est ressorti que trois catégories de public devaient être considérées par notre analyse partagée :
Les primo arrivants
Les jeunes
Le non public (citoyens qui ne sont pas touchés par l’offre culturelle)
Ceci en se basant notamment sur l’analyse du territoire réalisée dans le cadre du dossier de reconnaissance de la bibliothèque.
 
La troisième entrevue a permis de revenir sur des notions plus techniques du décret et surtout sur la constitution du Conseil d’orientation ainsi que son rôle.
 
En fonction des trois publics cibles que nous avons déterminés, nous avons réfléchi aux moyens de les aborder :
 

1."Primo arrivants" :

Suite à une discussion et réflexion commune, nous avons décidé qu'il était important de créer des passerelles et des échanges avec le public dit des "Primo arrivants". Il a été mis en avant que l'on pourrait les toucher via :
- les cours d'alphabétisation, auxquels ils sont inscrits
- les agences ONE, afin d'avoir un contact avec les familles
afin de leur proposer des activités adaptées et favoriser leur intégration au sein de la commune de Fleurus. 

2."Les jeunes" : 

Un autre point à soulever, est le fait qu'il existe peu ou pas de structures adaptées au public jeune en dehors des horaires scolaires.
Il a été envisagé de rencontrer le public jeune via les écoles, afin d'avoir un retour quant à leurs attentes et recouper celles-ci avec un sondage déjà effectué par le P.C.S.

3. "Le tout public": 

Le point suivant concerne le projet "mobilier urbain" qui a pour but de créer des objets en bois, tels que des bacs potagers basés sur les techniques de permaculture, réalisés par le tout public et les "Primo arrivants" afin de susciter des échanges intergénérationnels au travers de l'activité. 
De plus, une personne présente à cette réunion est dotée des connaissances suffisantes pour animer ce projet et s'est proposée spontanément. 
Concernant les "structures artistiques hétéroclites", ce projet consiste à réaliser, en collaboration avec des artistes extérieurs, un mur d'expression libre au sein de la commune de Fleurus pour donner au "tout public" la possibilité de s'exprimer sur ce qu'est la culture, ce qu'ils en attendent et ce qu'elle peut leur apporter. Cette structure sera composée principalement d'objets recyclés. Elle sera démontable, la rendant ainsi mobile. Une autre structure de même nature sera disposée dans la bibliothèque.
 
Un premier jet d’un retro planning a été proposé.
Réunion une fois par mois (à voir pour les mois d’été) 
Fin septembre, le CA pourra désigner les premiers membres du Conseil d’orientation.
En septembre, lancement des actions socio-artistiques de l’analyse partagée et des actions plus spécifiques des partenaires.
En novembre, désignation de nouveaux membres éventuels du Conseil d’orientation
En décembre, récolte des données et analyse
Janvier 2017, déterminer l’action culturelle
Juin 2017, dépôt du dossier de reconnaissance.

La quatrième entrevue a été la première à se dérouler chez l’un des acteurs culturels participant à l’analyse partagée, c’est l’ASBL Martinrou (CEC et petit lieu de diffusion) qui nous a accueilli.
Suite à une présentation générale, historique et des activités de Martinrou, un échange a permis aux participants de mieux cerner les enjeux et difficultés des associations.
 
Suite à la lecture du Focus sur l’analyse partagée de Majo Hansotte, Fabrice informe que l’auto-évaluation, basée sur "l’action fierté" sur les cinq dernières années du CC est réalisée en équipe. Il demande que l’on fasse un tour de table pour avoir un avis extérieur, il en ressort deux principaux aspects positifs. Le tissage réalisé par le CC lors de ces dernières années entre les différents acteurs socioculturels et le développement d’une diffusion musicale de qualité complète bien l’offre déjà existante sur le territoire.
 
Concernant la mise en place des actions socio-artistiques à mettre en place pour réaliser l’analyse partagée : 
 
Nous avons réfléchi au concept en équipe et également avec quelques membres du collectif citoyen Soviet Bloem et l’idée a quelque peu mûri. 
Voici notre proposition : nous profiterions du marché des créateurs qui se déroule le 11 septembre au centre ville pour créer une œuvre commune, avec le soutien du collectif Kalbut.  Cette œuvre, surmontée d’une question, serait un moyen d’interpeller les citoyens sur leur perception de la culture ou des cultures, sur leurs envies, leurs attentes, leurs besoins, ….
Mais l’idée est venue de construire d’autres sculptures qui seraient installées dans d’autres endroits (écoles, cités sociales, petits villages, plaine des sports…) et qui formeraient un ensemble cohérent, et serviraient de décors lors du marché des associations fin décembre. 
Cela donnera lieu à la récolte des messages, photos, objets qui auront été l’écho à la question posée accrochée à l’œuvre plurielle.
Nous réfléchissons à poser la question la plus pertinente, mais il apparaît assez vite qu'elle pourrait être adaptée aux différents lieux et aux publics visés.
La question ou plutôt les questions devront être déterminées lors de la prochaine réunion. 
 
Tout au long des discussions et cela depuis le début des entrevues, un constat généralement partagé par tous revient. Il manque cruellement d’un lieu culturel basé sur les rencontres et la convivialité au centre de Fleurus. Les locaux actuels du CC ne le permettent pas.
Ce constat nous semble donc être un élément important pour pouvoir développer les actions du CC en adéquation avec le décret.

Comme demandé voici un petit lexique des notions principales reprises dans le décret (dire du cahier 2 Piloter un centre culturel aujourd’hui)


Démocratisation de la culture



Cette exigence amène chaque Centre à jouer un rôle de passeur, à développer des processus de transmission, où l’on peut se réapproprier des œuvres et des langages, de toutes origines, pour leur donner sens et, si souhaité, devenir « praticien » à son tour. Favoriser en matière culturelle l’accès et la transmission, c’est cela qu’on appelle la « démocratisation de la culture ». 



Démocratie culturelle 

Cette perspective amène chaque Centre à proposer, pour tous, y compris pour les acteurs internes à la structure, des processus d’expérimentation culturelle, où individuellement et collectivement « s’essayer à̀ » quelque chose d’inédit, inventer de nouvelles façons d’agir, affirmer ses pouvoirs de citoyens. C’est cela qu’on appelle la démocratie culturelle. 


Droits culturels 

Les droits culturels font partie des droits humains fondamentaux : l’alimentation, le logement, la santé, l’éducation... Les droits culturels se déclinent selon les exigences de la démocratisation de la culture d’une part et de la démocratie culturelle d’autre part, où chaque citoyen doit pouvoir prendre la parole, devenir soi-même créateur, résister aux injustices et proposer des changements. Une préoccupation majeure demeure toutefois de relier les droits culturels aux autres droits : conjuguer situations sociales, questions de société́ et créativité́, expression, art. 




Education permanente 

Démocratisation et démocratie culturelles se déploient grâce à des démarches, dites d’éducation permanente, favorisant les rencontres, amenant les citoyens à s’engager dans des actions collectives : renforcer les capacités de relance sur un même territoire, en l’ouvrant aussi à̀ d’autres territoires. Dans un même mouvement, l’éducation permanente soutient la capacité́ critique : savoir questionner. 


Expérimentation culturelle 

L’accès pour les citoyens à l’expérimentation culturelle repose sur 4 ressorts. Que l’enjeu de l’action proposée les concerne, les intéresse, ait du sens. Que les citoyens soient reconnus légitimes, capables et mis en confiance. Qu’ils deviennent individuellement et collectivement producteurs, inventeurs et changent de rôles ou de postures. Que leurs démarches soient diffusables et aussi transférables dans d’autres lieux. 

Institution 

Une Institution est ce qui, dans une société́, donne du sens et déni les valeurs de référence. Elle comporte donc une dimension éthique et politique (une vision du monde, de la société́). Elle dé nit également des règles et des normes. Une Institution confère en conséquence un certain nombre d’en- jeux à des pratiques et à des structures. 

Une Institution est d’abord symbolique (immatérielle), mais aussi pratique et matérielle, car elle s’actualise dans des structures pratiques. Ainsi, l’enseignement est une Institution qui s’actualise à travers notamment des écoles concrètes. L’art, étant donné la place qui lui est reconnue dans une société́, peut être considèré comme une Institution, entrainant des modalités organisationnelles pratiques. 

En tant que réservoir de normes, une Institution se déploie à travers des langages et des codes qu’il faut pouvoir comprendre. Accéder à la culture littéraire, par exemple, nécessite pour le citoyen de comprendre ses codes et langages, quitte à les détourner ou à les subvertir pour devenir soi-même créateur, inventif. 


Légitimité́ et validité́ 

Une action, menée par un Centre culturel et ses partenaires, doit comporter trois critères de légitimité́ démocratique. Une légitimité́ de valeurs qui poursuit des visées de démocratisation et démocratie culturelles en référence aux principes du gouvernail (principes démocratiques). Une légitimité́ sociale qui relie l’action à une motivation socialement partagée. Et une légitimité́ procédurale : l’action se construit selon des démarches respectueuses des points de vue en présence. Quant à̀ la validité́ de l’action en Centres culturels, elle repose sur un trépied : les visées de démocratisation/démocratie, l’articulation entre le social et le symbolique et l’intervention territoriale.